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Au Soudan, l’ONU déplore les souffrances des civils et appelle les belligérants à arrêter le conflit

©HCR/Andrew McConnell Des réfugiés ayant fui le Soudan construisent un abri temporaire à la frontière avec le Soudan du Sud (photo d'archives).

Le Représentant spécial de l’ONU au Soudan, M. Volker Perthes, a rappelé mercredi devant le Conseil de sécurité que les belligérants ont le devoir d’arrêter cette guerre. La guerre qui ravage le Soudan depuis près de six mois ne donne aucun signe d’apaisement et se révèle chaque jour plus cruelle pour les civils, victimes principales des affrontements entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF).

Mercredi 13 septembre, les Nations Unies ont ainsi condamné de nouvelles attaques aveugles perpétrées dimanche dernier dans des zones résidentielles de la capitale Khartoum et notamment le bombardement d’un marché bondé qui a occasionné des dizaines de morts et de blessés.

« Consternée » par ce terrible bilan, la Coordonnatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clementine Nkweta-Salami, a décrit cet incident comme le dernier exemple en date des horreurs quotidiennes auxquelles les civils soudanais continuent d’être confrontés, en particulier dans les zones très peuplées.

La poursuite des massacres de civils à Khartoum, Nyala, El Fasher et dans d’autres régions souligne le fait que « les parties à ce conflit n’honorent pas les engagements de protection des civils qu’elles ont pris le 11 mai », lors de leur rencontre à Djeddah, « ni les règles fondamentales du droit international qui les sous-tendent », a-t-elle ajouté.

Pour sa part, Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a déploré la mort de centaines de personnes dans des attaques à caractère ethnique menées par les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) et les milices alliées dans l’ouest du Darfour.

« De tels développements font écho à un passé horrible qui ne doit pas se répéter », a-t-il martelé, évoquant douloureusement « cinq mois de souffrances, de morts, de pertes et de destructions futiles », non sans constater « qu’il n’y a pas de répit en vue » dans une guerre qui a déjà contraint quelque 5,2 millions de personnes à abandonner leurs foyers et poussé 1,1 million de réfugiés vers les pays voisins.

Volker Perthes n’a pas manqué de renvoyer les belligérants à leurs responsabilités. « La descente dans les combats du 15 avril aurait pu être évitée si les parties belligérantes avaient tenu compte des multiples appels lancés par les acteurs soudanais et internationaux en faveur d’une désescalade et s’étaient poursuivies dans le dialogue », a-t-il rappelé, citant les efforts multiples de civils soudanais, de l’UNITAMS et de ses partenaires régionaux et internationaux pour aider les parties à régler leurs différends par la négociation.