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Crise au sein du football camerounais : que se passe-t-il entre la fédération et le ministère des sports ?

President of the Cameroon Football Federation Samuel Eto'o during the 2022 Women's Africa Cup of Nations match between Cameroon and Zambia held at the Mohammed V Stadium in Casablanca, Morocco on 03 July 2022 ©Alain Guy Suffo/Sports Inc - Photo by Icon sport

Mardi 21 mai, la fédération camerounaise de football a annoncé le licenciement du sélectionneur qui n’a pourtant dirigé aucun match depuis sa nomination. Cette situation pour le moins inédite témoigne une crise profonde entre la Fecafoot et le ministère des sports.

L’équipe nationale du Cameroun de football, quintuple champion d’Afrique, traverse une situation inédite, qui prend source à la fin de la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Au retour de cette compétition, soldée par une élimination précoce en huitième de finale contre le Nigéria, la Fecafoot, dirigée par Samuel Etoo, décide alors de se séparer du sélectionneur Rigobert Song.

Pour le remplacer, la fédération soumet alors à l’appréciation des officiels camerounais, en l’occurrence le ministère des sports, une liste de trois sélectionneurs :  Hervé Renard, Fabio Cannavaro et José Peseiro. Mais à la surprise générale, l’État annonce avoir nommé l’entraineur belge Marc Brys à la tête de la sélection nationale. C’est alors le début d’une guerre ouverte entre Samuel Eto’o, et le gouvernement camerounais.

Guerre ouverte entre le Fecafoot et le gouvernement

Le Fecafoot publie un communiqué dans lequel il révèle avoir appris la nomination du sélectionneur belge « au même moment que l’ensemble des Camerounais ».  « La Fecafoot marque son grand étonnement face à cet acte qui s’oppose aux termes du Décret N°2014/384 du 26 Juillet 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football », pouvait-on lire. Mais ce communiqué n’a pas changé grand-chose puisque dans la foulée, c’est le Ministère des Sports qui a répondu pour recadrer Samuel Eto’o.

Il explique que ce choix est « conforme à l’article 9 de la Convention Minsep-Fecafoot stipulant que les membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football sont recrutés soit sur la base d’un contrat signé avec le président de la Fédération camerounaise de football, après avis obligatoire du ministre chargé des Sports, soit sur la base d’une mise à disposition de l’Etat ». Précisant que la raison pour laquelle les trois propositions de Samuel Eto’o n’ont pas été prises en compte du fait des « des prétentions salariales exorbitantes »

Le staff technique et Marc Brys virés par la Fecafoot

Malgré son opposition ferme à la nomination d’une nouvelle équipe dirigeante à la tête de la sélection, le patron de la Fecafoot finit toutefois par se conformer à la décision du gouvernement, mais souhaite composer le staff technique qui épaulera le technicien. Niet, dit le gouvernement.

« Le chef de l’État n’a donné aucune directive au ministre [des Sports] visant à accepter une éventuelle modification de la composition du staff technique de la sélection nationale, nommé le 2 avril dernier avec son plein accord. Ce réaménagement ne sera jamais pris en compte par le gouvernement », peut-on lire dans un communiqué.

Nouveau camouflet pour Eto’o qui ne compte pas en rester là. Le dernier épisode de cette bataille s’est déroulé mardi 21 mai. La Fecafoot a décidé dans un communiqué de suspendre le staff technique nommé par le ministère des Sports et le sélectionneur Marc Brys, à seulement quelques jours de matchs cruciaux comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 contre le Cap-Vert (8 juin) et l’Angola (11 juin).

Pour l’heure, impossible de savoir qui sera sur le banc de l’équipe camerounaise pour ces matchs. Mais cette crise risque de faire intervenir la FIFA, quand on l’attention particulière qu’elle porte aux cas d’ingérence politique dans le football.

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