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Chine : la colère gronde dans les campus et les manifestations se multiplient contre les mesures anticovid

Nombreuses manifestations ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche 27 novembre, suite à un incendie meurtrier qui a causé la mort de dix personnes confinées dans leur immeuble à Urumqi. Les étudiants de plusieurs universités protestent contre les excès de la politique sanitaire.

« Vive le peuple, que les morts reposent en paix ! », scandent les étudiants de l’Institut de la communication et des médias de Nankin. À Pékin, les élèves ont accroché des masques bleus tachés à l’encre rouge sur les rampes des escaliers de l’Académie du cinéma. À l’Université agricole d’Harbin, des messages en caractères rouges sont scotchés derrière les vitres des dortoirs : « sans liberté, nous préférons la mort – hommage silencieux aux victimes d’Urumqi ».

Selon l’enquête initiale, l’incendie aurait été déclenché par une multiprise dans une chambre d’un appartement au 15ᵉ étage. Les médias d’État ont affirmé que le bâtiment était classé en zone à faible risque Covid et donc non confiné. Mais un habitant a déclaré à la BBC que « les résidents n’étaient autorisés à quitter leur domicile que pendant de courtes périodes chaque jour et que ces sorties étaient contrôlées par les autorités. » Et des vidéos publiées en ligne ont montré des travailleurs enlevant des clôtures près du complexe devant des camions de pompiers attendant pour intervenir. Ces images ont beaucoup circulé, notamment sur la plateforme de vidéos partagées Douyin, suscitant une émotion sur les réseaux sociaux proche de celle qui avait suivi la mort du docteur Li Wenliang, il y a deux ans, réveillant une jeunesse fatiguée des confinements à répétition sur les campus. 

Des feuilles blanches brandies également par quelques dizaines de manifestants dans la rue d’Urumqi à Shanghai, avec des bougies invitant à « respecter les morts d’Urumqi ». Les images ont inondé la messagerie WeChat. Ces derniers ont alors été rejoints après minuit par d’autres protestataires, dont certains sont restés jusqu’à l’aube à entonner des slogans contre les excès de la politique zéro-Covid et contre la direction du Parti communiste chinois, dans ce quartier jeune et branché de la capitale économique du pays.

Certaines universités de Pékin, probablement pour éviter que le mouvement prenne de l’ampleur, ont décidé de renvoyer leurs étudiants dans leur famille pour des vacances très anticipées puisque les vacances du nouvel an lunaire commencent fin janvier cette année. « Il y a trop de gens à punir, vous feriez mieux de relâcher la pression sanitaire », écrivait ce matin un internaute. 

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