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Ouverture à Dakar de la 1ière édition du Colloque international sur l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’ouest

Dakar a accueilli ce mercredi 26 octobre 2022 la première édition du Colloque international sur l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’ouest. Cette rencontre scientifique de haut niveau qui va se dérouler sur deux jours a réuni d’éminents experts venus de partout dans le monde pour réfléchir sur la thématique de l’autonomisation des femmes.

Cette rencontre cadre parfaitement avec les orientations prioritaires du chef de l’Etat, Macky Sall, à travers le Plan Sénégal émergent qui place les femmes au cœur des différents axes, a déclaré Mame Gor Diouf qui a représenté la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfant, Fatou Diané.

Pour Diouf, au niveau de la transformation structurelle de l’économie, les femmes sont incontournables. « Elles sont actives dans tous les domaines de la vie économique. Elles sont également au cœur du capital humain parce que représentant plus de la moitié de la population ».

C’est pourquoi, ajoute-t-il, le gouvernement attend avec beaucoup d’intérêts les recommandations de ce colloque qui permet aux chercheurs et décideurs d’avoir des données pour renforcer ou de réorienter les politiques publiques. Dans ce cadre, le Sénégal dispose d’un « arsenal juridique très protecteur des femmes, à travers notamment la loi criminalisant le viol et la pédophilie », a rappelé Mame Gor Diouf. Au plan stratégique, dit-il, le Sénégal dispose d’une stratégie nationale pour l’équité et l’égalité des genres. Il a rappelé aussi que depuis 2019, l’Etat a déployé la stratégie nationale pour l’autonomisation de la femme.

« Que la différence de revenus entre les hommes et les femmes s’estompe »

Le Colloque se tient dans le cadre des activités du Forum pour l’autonomisation des femmes en Afrique de l’ouest (FAUEFAO), du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) et de du Centre de recherches pour le développement international (CRDI). Le directeur exécutif du CRES, le Pr Abdoulaye Diagne est revenu sur les objectifs du colloque. « Ce que vous visons à travers ce colloque c’est que les femmes aient les mêmes compétences que les hommes, que les femmes aient les mêmes pouvoirs de décisions que les hommes, que la différence de revenus entre les hommes et les femmes s’estompe », a dit Pr Diagne.

Selon lui, si nous réussissons cela « nous arriverons à presque doubler le PIB qui est la richesse du pays parce que nous donnons à l’autre moitié de la société les capacités pour produire, gérer la cité et assurer un développement durable à nos économies ». « Si les revenus des femmes augmentent, ce sont autant de moyens additionnels qui sont investis dans les familles, dans l’éducation des enfants, dans la santé des enfants, dans le bien-être de tous les membres de la famille », a-t-il renchéri.

Pour sa part, le directeur du CRDI, Jean Lebel, a fait savoir que cette première édition permet de faire une pause et de réfléchir sur quels sont les meilleurs moyens et quelles sont les données probantes qui permettent de développer de meilleures politiques et d’appuyer ainsi le plan Sénégal émergent et le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfant

En ce qui concerne la CEDEAO, Pr Fatou Sow Sarr, commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales a affirmé que les femmes sont les principales actrices de la résilience dans notre espace face à tous les défis que nous rencontrons. Que ce soit en termes de sécheresse, d’insécurité alimentaire, de gestion de la pauvreté, ce sont les femmes qui ont permis aux ménages de s’en sortir, a-t-elle fait savoir.

« Nous devons travailler sur l’acquisition d’expertise et des connaissances des femmes. Nous devons également travailler sur la disponibilité des ressources financières pour les femmes pour qu’elles puissent investir à leur tour. Nous avons besoin de femmes capitaines d’industries dans ce continent. Nous voulons que les femmes soient partie prenante de tout cela, mais pour le faire, il faut que les politiques publiques comprennent que les prochaines croissances dans l’Afrique au sud du Sahara dépendront de l’égalité », a insisté Pr Fatou Sow Sarr.  L’égalité pour elle ce n’est plus une question de droits. Elle est d’avis qu’il faut dépasser l’étape de la revendication des droits pour aller vers l’étape de la conquête du pouvoir politique et économique.

La directrice régionale par intérim de ONU Femme pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Florence Raes, a, quant à elle, déclaré que « nous avons besoin d’analyse pour mieux comprendre quels sont les différents blocages qui ne permettent pas la pleine participation des femmes à l’emploi, aux revenus, au marché du travail à d’autres opportunités économiques ».

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