Alors que le Fespaco s’ouvre demain à Ouagadougou avec près de deux cents films sélectionnés, revenons sur les coulisses de cette rencontre dans un pays en proie aux conflits depuis des années et dont Le Mali « symbole de résilience » pour les organisateurs a été désigné comme invité d’honneur au détriment du Togo.
C’est à trois semaines de l’événement du cinéma panafricain que le Burkina a changé son hôte d’honneur. Une décision inattendue, mais qui s’analyse de différentes manières étant donné les situations similaires qui existent ces entre deux pays sous les directives d’une junte. Le Togo a pourtant joué un grand rôle dans les conflits qui sont en cours dans la sous-région. Le président Faure Gnassingbé a d’ailleurs négocié la libération des soldats ivoiriens anciennement détenus à Bamako.
S’agit-il d’une sanction contre le Togo qui héberge le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien dirigeant renversé par l’actuel chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré ? Ou est-ce une manière de se soutenir entre pays dirigés par une junte et sous le coup de sanctions de la communauté panafricaine et internationale ? Pour sa part, Ouagadougou a affirmé que cette décision n’a rien à voir avec un contentieux qui existerait entre les deux pays et qu’il “n’y a pas meilleur partenaire que le Mali pour être pays invité d’honneur”.
Le capitaine Traoré a effectué son premier déplacement à l’étranger à Bamako om il a rencontré son homologue le colonel Assimi Goïta en novembre. « Cette volonté de nos deux chefs d’États et leurs gouvernements, de renforcer leur coopération nous a semblé une opportunité de faire du Mali, notre voisin, notre frère, notre hôte de marque à ce festival qui a d’ailleurs au cœur des réflexions, le défi sécuritaire et la consolidation de la paix », a déclaré Bétamou Fidèle Aymar Tamini, Secrétaire général du Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso.
La 28e édition du Fespaco s’ouvre ce samedi 25 février à Ouagadougou. Placée sous le thème “Cinémas d’Afrique et culture de la paix”, la biennale du 7e art africain compte se placer sous le sceau de la résilience et de la culture de la paix avec la culture et les arts comme vecteur de cette paix dans un Sahel en proie aux violences djihadistes et aux coups d’Etat répétés.
Et en sa qualité de pays invité d’honneur, le Mali va présenter une dizaine de films dans le cadre du “Focus Mali”. Cette invitation donne à Bamako l’opportunité de redorer son image sur la scène régionale et internationale grâce à son cinéma et de mettre en lumière des productions qui traitent des questions qui touchent directement sa population.
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