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Guinée : Enfin l’heure du dialogue entre mouvements anti-pouvoir et la junte au pouvoir ?

L’opposition guinéenne a repris contact lundi 13 mars avec le gouvernement dominé par les militaires après des mois d’absence de dialogue faisant redouter une montée des tensions. Même si la rencontre ne semble pas avoir dissipé la suspicion profonde de l’opposition à l’égard de la junte au pouvoir, elle suscite beaucoup d’espoir pour ce pays coutumier des violences politiques.

Des représentants des Forces vives, une coalition des principaux partis, de syndicats et d’organisations non gouvernementales, ont accepté de rencontrer le premier ministre Bernard Goumou sous l’égide de leaders religieux. L’un des intercesseurs, Jean Boston Bangoura, de l’Eglise anglicane, a admis devant des journalistes qu’il s’agissait d’une « prise de contact ».

Le ministère guinéen de la Justice a exigé, ce 12 mars 2023, des explications sur l’interpellation de deux militants de la société civile. C’est par voie de presse que le ministre de la Justice et des droits de l’homme dit avoir appris l’interpellation d’Abdoul Sako et d’Ismaël Diallo. Alphonse Charles Wright laisse entendre que les gendarmes ont interpellé les deux hommes en dehors de toute procédure légale. Face à cet état de fait, le ministre de la Justice a rendu public un communiqué dans lequel il instruit au Procureur général près la cour d’appel de Conakry de produire sans délais un rapport circonstancié sur les motifs de ces interpellations. Toute chose qui concourt à détendre l’atmosphère socio-politique délétère depuis plusieurs mois. Abdoul Sako et Ismaël Diallo ont été interpellés la veille pour des raisons non-communiquées, puis relâchés. Tous deux font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de ce pays dirigé par des militaires depuis septembre 2021.

Depuis plusieurs semaines, l’opposition refuse de dialoguer dans les conditions fixées par la junte qu’elle accuse de confisquer le pouvoir. Pour cause, elle est confrontée sous la junte à l’arrestation d’un certain nombre de ses dirigeants et au lancement de poursuites judiciaires contre d’autres. La junte a interdit toute manifestation et vient de menacer d’interdire les partis.

Les militaires ont consenti sous la pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à la fin 2024, « le temps de mener de profondes réformes », avaient ils précisé.

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