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De quoi retourne la tournée africaine de Kamala Harris 

La vice-présidente Américaine, Kamala Harris, à côté du président du Ghana Nana Akufo Addo

La vice-présidente des États-Unis est au cœur de l’offensive diplomatique en Afrique subsaharienne. Elle a entamé, depuis dimanche 26 mars 2023, une tournée africaine où elle se rendra dans trois pays dont le Ghana en Afrique de l’Ouest, ensuite la Tanzanie et la Zambie, deux pays limitrophes de l’Afrique de l’Est. La question qu’il est légitime de se poser est de savoir pourquoi ces trois pays prennent autant d’importance dans l’agenda de la maison blanche ?

Il n’est plus à démontrer que les États-Unis dans le bloc des occidentaux cherchent à contrer la percée chinoise sans cesse croissante sur le continent africain. Si la Chine est présente en Afrique depuis quelques décennies, et surtout avec une diplomatie fortement économique, ce n’est pas le cas pour la Russie. Il est connu de tous que Moscou est un vieux partenaire de beaucoup de pays africains. Mais ces dernières années, la coopération entre la Russie et la République Centrafricaine a révélé une nouvelle image de l’offensive diplomatique russe. Elle a engagé des partenariats militaires et économiques pour gagner en influence. La stratégie a bien marché au point de créer un effet domino.

Le Ghana, tout comme la Tanzanie et la Zambie sont des pays qui ont une coopération bilatérale très développée avec la Chine. Ces pays partagent également en commun des difficultés économiques et des taux d’inflation les plus élevés sur le continent. Le taux d’inflation du Ghana est passé de 54,1 % en décembre 2022, à 52,8 % en février 2023, selon l’Agence Ecofin. C’est également le cas de la Zambie qui a dépassé les 22% en 2021.

La Chine est le plus important créancier bilatéral du Ghana

La Chine est le plus important créancier bilatéral du Ghana avec environ 1,7 milliard de dollars de dettes, la dette bilatérale représentant 5% de la dette totale.

Selon l’article de l’Agence Ecofin, la Chine « détient plus de 60 % de la dette bilatérale des pays d’Afrique subsaharienne », alors que « les membres du Club de Paris, qui regroupe notamment les anciennes puissances coloniales, représentent désormais un peu moins de 20 % de cette dette bilatérale ». La Chine est le premier créancier de huit pays africains éligibles à l’initiative de suspension du service de la dette (DSSI), selon une étude publiée en juin dernier par Green Finance & Development Center, un think tank basé à Shanghai.

Cette étude précise que Pékin détient 55% de la dette de Djibouti, 42% de celle de la République du Congo et 34% de celle de l’Angola. Les autres pays du continent dont l’empire du Milieu est le premier créancier sont : la Guinée (32% du stock total de la dette), les Comores (31%), le Cameroun (29%), la Zambie (25%) et le Togo (24%).

Selon le Global Development Policy Center de l’Université de Boston et la China Africa Research Initiative de l’Université Johns Hopkins, Pékin a prêté environ 150 milliards de dollars aux pays africains, depuis l’an 2000, principalement par l’intermédiaire de la China Eximbank (60 %) et la China Development Bank (25 %). Ces données montrent clairement que l’économie a été un tremplin utilisé par la Chine dans l’ascension de son influence en Afrique. C’est justement ce que de faire les USA.

L’économie pour contrer l’influence chinoise

Selon l’agenda américain, Washington déploiera un conseiller de son Bureau d’assistance technique pour aider le Ghana à améliorer « la viabilité de sa dette et à soutenir un marché de la dette publique compétitif et dynamique », rapporte Reuters.

Il est également prévu que Kamala Harris annonce une aide de 139 millions de dollars pour l’année prochaine. Elle devait aussi annoncer une enveloppe de 100 millions de dollars pour soutenir les efforts de prévention et de stabilisation des conflits au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Togo.

En début de ce mois, le secrétaire d’État Antony Blinken s’était rendu en Éthiopie et au Niger, où il avait annoncé une aide humanitaire de 150 millions de dollars pour la région du Sahel en Afrique.

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