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Mali : Le gouvernement obstiné à dissoudre le PSDA, parti d’opposition à la junte

L’audience de ce mercredi 5 avril, permettra de connaître l’issue que la justice malienne va donner à la procédure de dissolution du Parti social-démocrate africain (PSDA)d’opposition. C’est le ministère malien de l’Administration territoriale qui est à l’origine de la procédure engagée à l’encontre du parti. Il est reproché à Ismaël Sacko, président du parti, des propos « insultants à l’endroit des autorités de transition ».

De quoi l’accuse-t-on ?

Les faits remontent au 30 octobre dernier. Sur les antennes de RFI, Ismaël Sacko critiquait le Premier ministre Choguel Maïga, l’accusant notamment d’être « ingrat », « imbus » et « pleurnichard ». Bamako considère ces propos comme relevant de l’« insulte », de « l’atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale », et demande donc la dissolution du parti. Cela fait peut-être bien un peu plus longtemps que le président du PSDA était dans le viseur des autorités de la transition.

« Du point de vue du droit, il y a des procédures préalables à toute dissolution devant le tribunal. Les propos tenus par Monsieur Sacko : en tant que président du parti, il s’est exprimé, il a donné son opinion sur les questions nationales et je crois que c’est le rôle d’un chef de part », explique Maître Dama Coulibaly, sur RFi.

L’avocat de Monsieur Sacko estime que les propos de son client sont dérangeants, car ils ne relèvent ni d’ « insulte » encore moins d’ « atteinte à l’ordre public ». « Si tel était le cas, estime Maître Dama Coulibaly, il aurait fallu préalablement à tout cela engager une procédure au pénal contre monsieur Sacko pour les propos que l’on juge diffamatoire ou insultant. Ce n’est pas le cas, à ma connaissance. Ces propos sont un peu dérangeants pour les tenants du pouvoir, mais c’est son opinion par rapport au débat national et je fais confiance à la justice de mon pays. Nous avons nos arguments à faire valoir devant le juge, et il appartient au juge saisi du dossier de trancher, au regard des arguments qui vont être présentés par toutes les parties. Je n’ai aucune raison de douter. »

Ismaël Sacko, très opposé au chronogramme de la transition

Ismaël Sacko, président du PSDA avait qualifié la junte d’« irresponsable », dénonçant l’échéancier proposé par la junte pour la tenue d’un référendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et sur une élection présidentielle au plus tard en décembre 2026. Il avait également appelé à l’union des Maliens pour que à partir du 27 février, date à laquelle les autorités de la transition s’étaient engagées à organiser un scrutin, celles-ci soient déclarées illégitimes et « qu’une autre équipe, que nous choisirons entre Maliens, prenne la direction du Mali ». Le leader PSDA et membre de la plateforme d’opposition « Appel du 20 Février pour sauver le Mali » avait également demandé à la Cédéao, qui se réunissait à l’époque en sommet extraordinaire à Accra, d’être ferme contre la junte pour, dit-il, sortir le pays de cette « impasse ».

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