Santé

 Endométriose : le malaise chez les femmes en âge de procréer

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique complexe qui touche des femmes du monde entier, parfois dès le début des premières règles et jusqu’à la ménopause. Elle cause de vives douleurs dans le bas du ventre, accentuées pendant les menstrues, et des problèmes d’infertilité chez les femmes diagnostiquées. Au Sénégal, il n’existe pas de chiffre attestant le nombre de femmes diagnostiquées d’endométriose, mais à l’échelle mondiale, la maladie touche près de 10% des femmes et des filles en âge de procréer selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Qu’est-ce qu’une endométriose ?

Elle se caractérise par la formation de tissus semblables à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Lorsque l’endomètre, qui est la muqueuse interne de l’utérus et normalement évacué avec les menstruations, se forme ailleurs que dans l’utérus, on parle alors d’endométriose. Le sang et les cellules endométriales qui se détachent irritent les organes avoisinants et le péritoine, la membrane qui renferme les organes de l’abdomen provoquant ainsi des réactions inflammatoires chroniques qui peuvent engendrer la formation de tissu cicatriciel (amas de tissus, fibrose) dans le bassin et d’autres parties du corps. Cela peut entraîner la formation de kystes.

Il existe combien de types de lésions d’endométriose ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé, il existe quatre formes de lésions lorsqu’il y a endométriose : l’endométriose superficielle, localisée principalement dans le péritoine pelvien ; le kyste ovarien endométriosique (endométriome), localisé dans les ovaires ; l’endométriose profonde, localisée dans le septum recto-vaginal, la vessie et le rectum ; et les lésions d’endométriose hors du bassin.

Quelles sont les causes de la maladie ?

L’endométriose se développe en présence de plusieurs facteurs concomitants. Selon les chercheurs, elle surviendrait principalement durant les règles, parce que des fragments d’endomètre remontent dans le pelvis en passant par les trompes de Fallope. Ces morceaux de muqueuse se fixeraient alors en dehors de la cavité utérine, sur le péritoine ou les organes. D’autres facteurs peuvent contribuer au développement ou à la présence continue d’endomètre ectopique (quand les fragments de muqueuse utérine gagnent des sites extérieurs à l’organe). On sait par exemple que les œstrogènes favorisent les inflammations, le développement de l’endométriose et les douleurs qui y sont associées, et jouent donc un rôle dans la maladie.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Le symptôme le plus répandu chez les femmes qui souffrent d’endométriose sont les douleurs au bas-ventre touchant parfois le bas du dos. Cette douleur, qui est difficile à distinguer des crampes menstruelles, a la particularité d’être progressive et se manifeste souvent d’un côté de l’abdomen plus que de l’autre. Ces douleurs peuvent s’accentuer au moment d’uriner, lorsque les mouvements intestinaux sont perturbés, lors des rapports sexuels ou au moment de l’ovulation. L’autre symptôme de l’endométriose sont les problèmes d’infertilité. Les autres symptômes peuvent être la fatigue, l’irritabilité et la dépression, généralement en raison des douleurs chroniques, les pertes brunâtres prémenstruelles, le sang dans l’urine, dans les selles ou un saignement rectal durant les règles.

Comment se fait le diagnostic ?

Pour diagnostiquer une endométriose, les symptômes menstruels doivent être passés en revue de façon rigoureuse. Même si des tests de dépistage et des outils ont été mis à l’essai, aucun n’est validé pour le moment par l’Organisation mondiale de la santé. Une suspicion rapide de la maladie peut aider à un diagnostic moins tardif. Outre l’examen des antécédents médicaux, il est nécessaire de faire une échographie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour détecter les amas de tissus et les formes nodulaires profondes de la maladie. Des examens histologiques peuvent aussi servir à confirmer un diagnostic, en particulier dans le cas des lésions superficielles les plus courantes.

Comment traite-t-on l’endométriose ?

Pour l’heure, il n’existe encore aucun traitement définitif de l’endométriose. Juste des traitements médicaux et naturels qui permettent d’atténuer les douleurs et prévenir l’apparition des symptômes. Il existe ainsi des médicaments analgésiques, des traitements hormonaux ou des traitements naturels pour soulager les crises d’endométriose. Les chirurgies contre l’endométriose sont de deux types : celle conservatrice pour accroître la fertilité ou soulager la douleur dans le cas où elle est réfractaire aux traitements médicamenteux. Elle consiste à retirer les excroissances endométriales, les tissus cicatriciels et les adhérences qui sont souvent à l’origine de l’infertilité. Et la chirurgie radicale consiste quant à elle à procéder à l’ablation de l’utérus (hystérectomie) et des ovaires pour empêcher toute stimulation hormonale. Cependant, ce traitement cause une ménopause et une stérilité définitive. Il doit être envisagé en dernier recours.

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