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Rapport sur les concertations sur la cherté de la vie : enfin le bout du tunnel ?

Les commissaires des concertations sur la cherté de la vie au Sénégal ont livré leur rapport. Ils ont évolué en mode fast track. Seulement deux semaines après l’annonce dudit programme, divers acteurs sénégalais de la vie socio-économique se sont réunis en concertation.

Les mesures et recommandations proposées sont la plupart à l’image de l’urgence de la situation. Les Sénégalais sont économiquement asphyxiés par la vie chère et l’inflation galopante de ces derniers mois. Sous la coupe du ministère du Commerce, de la Consommation et des PME, les commissaires ont élargi l’éventail des concertations. Au total, 21 commissions ont été mises en place selon le rapport.

Elles sont énumérées comme suit : Loyer ; Frais scolaires et universitaires ; Santé ; Prix et Tarifs (mesures conjoncturelles) ; coûts de passage portuaires ; Riz ; Sucre ; Huile ; Horticulture ; Viandes/ Volailles/intrants ; Lait ; Farine-Blé-Pain ; Hydrocarbures ; Eau-Électricité ; Poisson ; Fer à béton ; Ciment ; Télécommunication ; Services financiers ; Transport ; Consommer local.
Lors de la « concertation sur la vie chère » tenue lundi 26 septembre au palais, le président de la République a demandé la mise en place d’un plan spécial de renforcement de la régulation sur les prix de la location dans la capitale. Un sujet qui lui tient à cœur. « Je demande au Premier ministre, en relation avec le ministre du commerce, des associations de consommateurs et des professionnels de l’immobilier, de me proposer d’ici le 20 octobre 2022 un plan spécial de renforcement de la régulation du loyer dans une dynamique de stabilisation et de baisse des prix », avait déclaré Macky Sall.

C’est désormais chose faite. Les commissaires du loyer ont rendu leur rapport en proposant un dispositif de contrôle des prix afin de faciliter la régulation du secteur selon la volonté du chef de l’Etat.

Avant de proposer des solutions, ils ont présenté l’état des lieux de chaque secteur. Ainsi, la consommation du loyer rapporte : « Des tarifs du loyer anormalement élevés et hors de portée pour la majorité des consommateurs ! Un secteur déstructuré et favorisant des pratiques spéculatives ! Des prix fluctuants et à tendance haussière ! Un nombre élevé d’agents immobiliers non-professionnels ! Une réglementation souvent méconnue des consommateurs et de certains acteurs ! Des frais d’enregistrement sur les contrats locatifs à usage d’habitation jugés élevés ! Difficulté d’accès au foncier pour les promoteurs immobiliers ! Faiblesse de l’activité de placement dans le secteur immobilier ! Faiblesse des investissements et des placements en direction des logements sociaux ! Insuffisance du dispositif de garantie dans le secteur de l’habitat social ! Absence d’aide publique au logement pour la catégorie sociale inférieure ! »

La commission a proposé des mesures concrètes pour « Réglementer la profession d’agent immobilier ; digitaliser le système d’information sur le cadre juridique du secteur du loyer ; baisser le tarif sur les frais d’enregistrement appliqués sur les contrats de location ; faciliter l’accès au foncier pour les promoteurs immobiliers et favoriser l’activité de placement immobilier à travers un Partenariat Public-Privé ».

Selon le vœu exprimé par le président SALL, « il faudra dès lors une cartographie des prix selon la zone, afin de pouvoir assurer une régulation efficace ». La commission a proposé une catégorisation plafonnée des loyers à usage d’habitation : « Catégorie 1 : prix plafonné à 150.000 F ; Catégorie 2 : Plus de 150.000 à 500.000 ; Catégorie 3 : plus de 500.000 F ».

Toutes les commissions ont travaillé sur des secteurs spécifiques dont la mise en œuvre effective des mesures permettra aux Sénégalais de souffler économiquement. Mais ces propositions faites ne vont connaître une existence réelle qu’avec les décrets présidentiels d’application.

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