À neuf mois de la prochaine présidentielle, un remaniement ministériel a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo. Il reconfigure l’appareil d’État en RDC.
Parmi les nouveaux poids-lourds du gouvernement figure, à la Défense, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine. Il a été acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.
Si d’aucuns l’accusent d’instrumentaliser la rébellion pour son ascension politique personnelle, d’autres lui prêtent l’instinct patriotique. S’il est nommé ministre de la défense, c’est pour relever le défi régalien de l’État de protéger l’intégrité de son territoire. Or, son voisin, le Rwanda, est accusé de soutenir la rébellion du M23 qui occupe depuis l’année dernière de larges pans de la province du Nord-Kivu. Depuis près de 30 ans, la RDC est aux prises avec des violences armées dans sa partie orientale. Ces dernières années, ses tensions ont connu un pic.
Autre retour en grâce dans le gouvernement, c’est Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi. Condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022, le candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018, est nommé à l’Économie, au rang lui aussi de vice-Premier ministre.
Le maintien de Jean-Michel Sama Lukonde comme Premier ministre, en poste depuis février 2021, et le retour de Vital Kamerhe sont purement politique. La présence des deux au gouvernement au besoin pour le président Tshisekedi de conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur Joseph Kabila. Mieux, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu’il serait candidat à sa réélection, à la prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain.
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