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Le Procureur général fait le point sur le présumé tentative d’assassinat sur Ousmane Sonko

En conférence de presse ce mardi 28 mars 2023, le Procureur général de la Cour d’Appel s’est exprimé sur plusieurs dossiers chauds du moment dont le présumé tentative d’assassinat sur le leader de Pastef Ousmane Sonko. Ibrahima Bakhoum a d’emblée rappelé qu’il a été relayé par plusieurs médias que Ousmane Sonko aurait été victime d’une tentative d’assassinat.

« Compte tenu de la gravité des faits, le Procureur de la République s’est autosaisi et a instruit les enquêteurs de la sureté urbaine, d’ouvrir une enquête exhaustive et approfondie sur cette tentative d’assassinat », a -t-il expliqué.

C’est ainsi qu’une enquête a été ouverte et confiée à la Sureté Urbaine. Ce qui aura permis, selon le Procureur général, « d’identifier toutes personnes, de saisir tous objets et perquisitionner tous lieux et poser tous actes d’enquête prompt à renseigner l’autorité sur cette tentative d’assassinat », ajoute-t-il.  

Selon M. Bakhoum, les enquêteurs ont exploité une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Celle-ci a permis d’identifier une personne qui portait un capuchon, avec un sac au dos, aux couleurs qui pourraient prêter à confusion avec l’uniforme des forces de défenses et de sécurité.

Yarga Sy et la bouteille de vinaigre

« La personne identifiée répond au nom de Yarga Sy. Des recherches entreprises pour le localiser ont permis de se rendre compte que ce Yarga Sy a été déjà extrait, poursuivi et placé sous mandat de départ à la Maison d’arrêt de Reubeuss », fait savoir le Procureur général devant la presse.

L’enquête a permis de savoir que le sieur Sy serait domicilié à Mbour et un employé d’une société qui s’active dans la sécurité aéroportuaire, dit le Procureur général. De son audition, poursuit-il, il est sorti que « le jour des manifestations (le 16 mars), il a quitté Mbour pour venir à Dakar pour des raisons professionnelles et qu’il a subi les manifestations ».  

« Son leader étant pris à parti par les forces de l’ordre, dit-il, il s’est proposé de participer à la manifestation. Il a ainsi rejoint le convoi de leader de Pastef et s’est fondu dans la garde rapprochée de Sonko », rapporte le Procureur Bakhoum.

C’est donc sous ce rapport et dans leurs pratiques, ajoutent-il, pour se protéger contre les effluves des grenades lacrymogènes, « ils ont l’habitude de se prémunir d’une bouteille de vinaigre qu’ils ont tendance à asperger dans des mouchoirs ou du tissu pour amoindrir les effets de la respiration de la fumée qui proviendrait des grenades lacrymogènes. Et c’est sous ce rapport qu’en plein dans les manifestations une personne dont il n’a pas pu donner l’identité lui a mis du vinaigre sur son écharpe. »

Pour voler au secours de son leader, Yarga Sy a donné l’écharpe à Sonko main à main et au vu de sa sécurité, narre le Procureur. « M. Sonko s’est saisi de l’écharpe et s’en est servi pour éviter les effets des gaz lacrymogènes. »

La réquisition à la clinique SUMA Assistance  

Toujours dans le cadre de l’enquête, une réquisition du laboratoire Bio 24 où des prélèvements auraient été demandés sur la nature du produit qui aurait été versé sur cette écharpe et dont l’utilisation par Ousmane Sonko aurait altéré sa santé, aucune pièce contenant un quelconque liquide ne leur a été produite en vue de prélèvements pour identifier la nature du produit, selon le Procureur.

L’enquête s’est par la suite intéressée au corps médical qui a eu à examiner Ousmane Sonko. Et c’est sous ce rapport que le Dr Cissé a été entendu sur des pathologies de Sonko. « Ce médecin qui a eu à procéder à l’évacuation du leader de Pastef de son domicile à la clinique a été formel en disant que son intervention s’est juste limitée à prendre Sonko de son domicile à la clinique SUMA », informe le Procureur.

Quid des pathologies dont souffrait Sonko ?

Le Dr Cissé a dit qu’il n’a pris aucun acte médical sur Sonko. C’est dans ce cadre que Dr Diallo membre de SUMA Assistance également a été entendu.  « Lui aussi, a laissé entendre qu’il n’a posé aucun acte médical sur Sonko », révèle le Procureur.

Les médecins ayant opposé le secret médical aux enquêteurs, ces derniers ont donc effectué une perquisition à la clinique Suma Assistance. Laquelle perquisition a permis aux enquêteurs de prendre connaissance « dans les limites du secret du dossier médical du sieur Sonko ». « Espérant pouvoir exploiter des éléments pertinents sur ce dossier relativement à toutes pathologies ou tous signes pouvant renseigner sur les faits de tentative d’assassinat, le dossier médical fait référence à de l’asthme », fait savoir le Procureur.

A en croire le Procureur général, il ressort de cette perquisition l’existence d’une facture d’un montant de 890 mille francs payés à la clinique pour les frais de la suite qu’occupait Ousmane Sonko.

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