Pour maximiser sa portée auprès des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique francophone, la Fondation Batonga de la superstar internationale Angélique Kidjo a décidé d’étendre ses activités au Sénégal, en commençant par les communautés rurales de Kolda et Sédhiou. Le choix porté sur la zone sud du pays de la Téranga s’explique, selon chanteuse béninoise, par le fort taux d’abandon scolaire et les mariages précoces des jeunes filles.
Angélique Kidjo explique son engagement pour la cause des jeunes filles en partant de sa propre expérience et de ce qu’elle a vécu, elle et ses camarades de classes, au primaire. « Quand je suis arrivée au collège et que mes copines du primaire n’étaient plus là, on avait fait des plans pour faire telle ou telle chose. Mais, elles ne sont plus là et se retrouvent mariées et mères à douze ans. C’est quelque chose que je n’ai jamais compris. Nous avons des enfants et nous ne sommes pas capables de les protéger », a-t-elle regretté.
« Nous pensons que marier notre petite fille à douze ans ou à dix ans, c’est leur rendre service. Non ! C’est une peine de mort parce que leurs rêves sont finis et on perd chaque année, en Afrique, énormément de jeunes filles qui meurent en accouchant », a-t-elle déploré.
Batonga est un mot qu’Angélique Kidjo a inventé pour détourner d’elle le bizutage des garçons en classe de sixième. « Ils (les garçons) pensaient qu’une fois qu’une jeune fille a fait le primaire, c’est bon. Le secondaire c’est pour les garçons. Moi je dis non. Batonga veut dire « laisse-moi, Je serai celle que je veux être », a-t-elle expliqué.
La Fondation Batonga a été créée en 2006 avec pour objectif de transformer la vie des adolescentes les plus vulnérables en Afrique. Elle développe les « compétences sociales, émotionnelles, financières, sanitaires, civiques et cognitives des jeunes femmes et des adolescentes à travers des formations en leadership, entrepreneuriat et employabilité ».
Vers l’autonomisation de 3 000 jeunes femmes à Kolda et Sédhiou
En 2016 déjà, Batonga s’est associée à la Fondation Mastercard pour étendre son modèle et son programme éprouvés au Bénin. Leurs programmes de leadership des adolescentes (AGL) et d’autonomisation économique des femmes (WEE) ont permis aux jeunes femmes et aux adolescentes d’acquérir les compétences et les ressources nécessaires pour « réaliser leur potentiel et contribuer au développement social et économique de leurs communautés ».
À ce jour, 7 362 femmes et filles ont été touchées, avec la création de 3 940 emplois et opportunités d’emploi, selon les statistiques de la Fondation.
En outre, la Fondation Batonga soutient actuellement 7 362 adolescentes et jeunes femmes âgées de 14 à 30 ans dans le centre et le nord du Bénin. Avec le soutien de ses partenaires, la Fondation Batonga a connu une croissance exponentielle en 2022 et opère dans plus de 160 clubs de leadership et 150 cercles d’affaires de jeunes femmes, en s’adaptant aux besoins des régions.
Au Sénégal, le partenariat avec la Fondation Mastercard permettra à Batonga de soutenir 2 560 adolescentes à Kolda et Sédhiou. Le programme d’Autonomisation Économique des Femmes (WEE) « autonomisera 3 000 jeunes femmes à Kolda et Sédhiou », selon la Fondation dirigée par Angélique Kidjo.
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