Environnement Flash

L’agriculture sénégalaise utilise près de 5.000 tonnes de pesticides par an, selon un expert

Le Sénégal utilise chaque année un peu moins de 5.000 tonnes de pesticides, dont les 70 % sont importées.

L’annonce a été faite le mardi 7 mai par Jean-Michel Sène, secrétaire exécutif de l’organisation non gouvernementale sénégalaise Enda Pronat en marge du lancement de l’Atlas des pesticides/Sénégal, une activité de la fondation Heinrich-Böll Sénégal et de cette ONG.

Selon lui, la valeur de ces importations est estimée à 10 milliards de francs CFA.

L’Atlas des pesticides/Sénégal est une publication fournissant des données relatives à l’utilisation et à l’impact de ces substances sur l’agriculture, la santé humaine, la biodiversité, l’eau et le sol.

D’après Jean-Michel Sène, les pesticides ont contribué à accroître la productivité agricole et à garantir la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. Cependant, à ces bienfaits s’ajoutent des conséquences inquiétantes pour la santé humaine.

Il signale qu’il y a un usage « excessif » des pesticides au Sénégal, ce qui engendre des conséquences négatives sur l’environnement, la santé humaine et la biodiversité, la contamination des sols, des eaux souterraines et des cours d’eau.

L’usage d’une importante quantité de pesticides détériore aussi la qualité de l’eau et la santé des populations, selon lui.

Le secrétaire exécutif de l’organisation non gouvernementale sénégalaise Enda Pronat prévient que l’utilisation intensive de pesticides peut aboutir à la résistance des parasites et des insectes aux produits chimiques et entraîner une augmentation dangereuse des doses utilisées, en plus de rendre les traitements moins efficaces à long terme.

Il s’alarme du fait que, « cela nous met aujourd’hui face à une crise sanitaire silencieuse, où l’exposition aux pesticides agricoles est devenue omniprésente et affecte les travailleurs agricoles, les communautés rurales et les consommateurs, à travers les résidus présents dans les aliments ».

Cela en plus du fait que « les preuves scientifiques des effets néfastes de ces produits sur la santé humaine et l’environnement […] mettent en lumière des liens troublants avec des maladies chroniques, dont le cancer, les troubles neurologiques et la stérilité ».

Il déplore que les conséquences de l’usage « excessif » des pesticides ne suscitent pas « une prise de conscience massive au sein des populations, surtout chez les couches les plus exposées».

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