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One Forest Summit au Gabon : « Cet âge de la Françafrique est bien révolu » Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron a affirmé, jeudi 2 mars à Libreville, que l’ère de la « Françafrique » était « révolue » et que la France était désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent.

Au One Forest Summit, réunion internationale avec plusieurs chefs d’État africains sur la préservation des forêts tropicales, le président français Emmanuel Macron a déclaré « Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus », a-t-il dit aux côtés de son homologue Ali Bongo Ondimba, devant la communauté française au Gabon.

Le président Macron a également tenté de déconstruire la posture « paternaliste » que lui reprochent certains activistes. « On semble encore aussi attendre d’elle des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échanges de politique intérieure », a-t-il martelé.

Alors que l’opposition gabonaise accuse le président français de se montrer soutien de son homologue à travers cette visite dans une électorale, Emmanuel Macron s’en défend. « Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère », a-t-il insisté.

Il donne comme exemple ce sommet pour la préservation des forêts tropicales, co-organisé par la France et le Gabon mercredi et jeudi à Libreville, qui a commencé avec des échanges entre ministres, société civile et experts sur plusieurs thématiques (gestion durable des forêts, biodiversité, financements). Emmanuel Macron a répété sa volonté de « bâtir un partenariat équilibré » et de « porter des causes communes » avec les pays du continent. Et ce, que ce soit sur le climat, la biodiversité ou les enjeux économiques et industriels du 21e siècle.

Le chef de l’État a prononcé lundi dans un discours à Paris la fin du « pré carré » français en Afrique de l’ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la « Françafrique ».

« Il ne s’agit en l’espèce ni d’un retrait ni d’un désengagement mais d’adapter un dispositif », en redéfinissant les « besoins » des pays partenaires et en offrant « plus de coopération et de formation », a-t-il dit, à propos des coopérations militaires, devant la communauté française.

Déjà dans une lettre en date du 28 février 2023, « Le gouvernement du Burkina Faso dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française, y compris ses deux annexes », peut-on lire dans la correspondance adressée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères de la France.

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