L’Imam Mahmoud Dicko, l’un des célèbres défenseurs de la junte militaire au pouvoir au Mali a rompu son silence hier. Il a connu les dérives des autorités de Bamako à qui il reproche le non-respect du délai fixé pour l’organisation des élections depuis le 26 mars dernier.
Dans une déclaration rendue publique mercredi l’homme de Dieu connu pour son franc-parlé et ses critiques acerbes a ressorti sa vielle arme qu’il a brandi contre ses anciens alliés.
« Les gens sont sortis pour manifester contre les sanctions imposées par la CEDEAO, largement considérées comme illégales et illégitimes. C’était là le piège, car cette manifestation massive de la population a été exploitée pour légitimer le coup d’État et le maintien prolongé des autorités de transition au pouvoir », a déclaré Mahmoud Dicko.
Dans sa note il accuse certaines autorités de la junte d’avoir manipulé les manifestants pour légitimer leur coup d’Etat et avoir le soutien populaire. La vidéo trop vite devenue virale les anciens alliés de la junte dénoncent ceux qu’il qualifie de ‘’rapace avide de pouvoir’’ de s’accaparer du Mali
Le guide religieux a également dénoncé la division de la société malienne, attribuant cette fracture à l’incapacité des dirigeants à s’entendre et à favoriser la cohésion nationale. Il a aussi critiqué le choix de personnes controversées pour mener des missions de réconciliation, soulignant l’échec de leur approche.
« Aujourd’hui, le pays est au bord du gouffre et aucune solution ou piste de solution ne se profile à l’horizon. « Ils ont réussi à diviser les Maliens entre eux. Pendant ce temps, ceux qui sont au pouvoir sont en désaccord, un secret de polichinelle de nos jours ». Comment des personnes qui ne s’entendent pas peuvent-elles favoriser la cohésion et l’harmonie au sein d’un pays ? », s’est-il interrogé.
Le guide religieux s’est voulu prudent en craignant pour sa santé et ses arrières en prévenant de ce qui pourrait advenir en affirmant « assumer la « vérité » qu’il expose et annonce son retour imminent au Mali.
« Nous sommes dans cette situation parce que la vérité n’est pas dite dans notre pays. Et celui qui ose déroger à cette règle est lynché. Je sais qu’après cette déclaration, je ne vais pas faire exception, et tout le monde ne parlera que de DICKO désormais, mais je l’assume ».
L’imam Mahmoud Dicko séjourne depuis plusieurs mois en Algérie d’où il suit de très près l’actualité du Mali. Depuis décembre, il reçoit des soins médicaux et a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune en personne, ce que les autorités de Bamako qualifient d’« activité subversive ».
Récemment, la CMAS, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko, est monté au créneau pour contester les accusations portées contre le guide religieux.
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