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Que reste-t-il du Commonwealth ?

Le jeudi 8 septembre, la reine d’Angleterre Elisabeth II meurt après 70 ans de règne. À côté de son statut de monarque, Elizabeth II incarnait parfaitement le passé colonial de l’empire britannique, avec comme vestige, la consolidation d’une organisation politico-culturelle : le Commonwealth. Aujourd’hui, le Roi Charles III reprend les reines, mais que reste-t-il de cette organisation ?

D’abord un peu d’histoire pour commencer. Le Commonwealth a été créé en 1949, lors de la déclaration de Londres. Son objectif est de maintenir les liens politiques, économiques et culturels entre les anciennes colonies et protectorats britanniques. Au moment de l’accession de la reine Elizabeth au trône en 1952, le Commonwealth était composé de 9 membres seulement : le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, l’Afrique du Sud, le Pakistan, l’Inde et le Sri Lanka. Aujourd’hui, il regroupe au total 56 Etats dont 21 se trouvent sur le continent africain.

Si ces pays n’ont pas d’obligation juridique les uns envers les autres, ils adhérent à une charte de valeurs communes dont l’adoption de l’anglais, la démocratie, les droits humains, la non-discrimination, la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs.

Aujourd’hui, cette alliance se fragilise. Déjà, parce qu’elle est l’incarnation du passé colonial de la Grande-Bretagne, et certains veulent s’en défaire. Quasiment tous les Etats membres ont partiellement ou totalement été sous domination britannique.

En Australie, la question de la sortie est totalement d’actualité. L’immense pays de l’Océanie, est actuellement gouverné par Antony Albanese, un Premier ministre qui avait milité, dès son accession au pouvoir, pour un détachement total de la couronne britannique, et la création d’une république australienne. Cette question s’était déjà posée en 1999 dans le cadre d’un référendum largement remporté par le non.

La Jamaïque, veut aussi sortir de l’organisation et abandonner la monarchie constitutionnelle. L’île caribéenne s’est donc prononcée en faveur d’une transition républicaine. En mars dernier, lors d’une visite officielle du prince William sur l’île caribéenne, des manifestations en faveur d’un l’abandon de cette alliance avec la monarchie avaient éclaté. Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, avait alors parlé d’un basculement « inévitable » de la Jamaïque vers un modèle républicain.

Le roi Charles III aura la lourde tâche de colmater les fissures déjà présentes sur l’organisation consolidée par l’aura de sa défunte mère, la Reine Élisabeth II. Selon d’anciens propos de l’ex-Premier ministre australien, Bob Hawke, le Commonwealth pourrait se briser au moment du décès de la reine étant « bien plus qu’une figure de proue ».

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