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La gestion des hydrocarbures se retrouve au cœur des débats politiques

Le débat sur le pétrole et le gaz sénégalais est désormais une récurrence dans l’espace politique sénégalais. Même si le pays n’a pas encore exporté ses premiers barils de pétrole, ni ses premières réserves de gaz, la question de leur gestion est souvent secouée par les hommes politiques.

Le dernier en date, c’est Ousmane Sonko. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il évoque cette question. Pendant un direct lancé sur sa page Facebook, le leader du Pastef révélait que le Sénégal ne détenait « que 10% sur ces ressources pétrolières et gazières », faisant le parallèle avec des pays comme le Qatar ou l’Arabie qui ont su faire reposer leur économie sur l’exploitation de leurs réserves d’hydrocarbure.

Il s’en est alors suivi une série de réactions. D’abord du côté du pouvoir, le ministre du Commerce, Porte-parole du Gouvernement qualifie ces affirmations de « Fake ». Pour étayer ses propos, Abdou Karim Fofana publie un document qui stipule que les parts de l’Etat du Sénégal vont de 35% à 58%. 

Un jour plus tard, Thierno Alassane Sall l’ancien ministre de l’Énergie et du Développement des énergies renouvelables entre 2014 et 2017 revient à la charge en soulignant que « les recettes cumulées prévues au Budget 2023, pour le gaz et le pétrole sont estimées à 51,6 milliards, malgré le prix élevé du baril (~90 $) » estimant que cette situation est la résultante d’une mauvaise négociation des contrats pétroliers.

Qu’en est-il réellement ?

Le Sénégal deviendra au cours de l’année 2023, un pays producteurs et exportateurs de pétrole et de gaz, avec le démarrage de l’exploitation des champs Grand Tortue Ahmeyim (GTA), partagé avec la Mauritanie, pour le gaz et Sangomar pour le pétrole. 

La société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) a fait une sortie pour apporter sa part de vérité dans cette affaire. Elle, qui détient 10% des parts dans les contrats en phase d’exploration, invite à faire la différence entre «les parts de Petrosen et celles de l’Etat dans le contexte d’un contrat de recherche et de partage de production ».

Elle précise cependant que la part allouée à l’État sénégalais dans la phase d’exploitation, conformément aux dispositions de l’article 22 du contrat de partage de production, varient « en fonction de la production journalière en nombre de barils ou équivalent gaz entre trente-cinq pour cent (35%) et cinquante-huit pour cent (58%) du profit obtenu après soustraction de la part d’hydrocarbures destinée au remboursement des coûts pétroliers ».

Dans les faits, il est difficile d’estimer la part exacte de l’Etat sénégalais, car ces valeurs relatives ne sauraient être converties en valeurs absolues. Cependant, une chose est sûre, c’est que le débat sur la gestion des revenus tirés de l’extraction des ressources minières, gazières, pétrolières est loin d’être clos surtout à l’approche des élections. Pour montrer « patte blanche », l’État du Sénégal a adhéré à l’’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).

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