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Retour de la Biennale africaine de la photographie à Bamako dans un contexte tendu

La biennale africaine de la photographie s’est ouverte ce jeudi 8 décembre à Bamako réunissant une soixantaine d’artistes du continent et de la diaspora. Elle se tient du 8 décembre au 8 février 2023 dans un contexte de crise sociale, sécuritaire, de sanctions de la CEDEAO et de relations tendues avec la France, co-organisatrice de l’événement.

Mise en place il y a 25 ans, ‘Les Rencontres de Bamako – Biennale africaine de la photographie’ est la principale manifestation consacrée à la photographie contemporaine sur le continent. Co-organisée par le ministère de la Culture du Mali avec le soutien de l’Institut français, démembrement de la diplomatie française, la rencontre s’annonce particulière.

“Nous restons en contrat avec la France. Nous sommes soutenus et nous remercions d’ailleurs cette fidélité dans la conduite de ce partenariat. Nous nous battons pour la culture et je crois que c’est la meilleure politique”, a déclaré Cheick Diallo, délégué général de la Biennale africaine de la photographie.

Produite autour de la pensée de l’écrivain Amadou Hampâté Bâ, “Maa ka Maaya ka ca a yere kono – Sur la multiplicité, la différence, le devenir et l’héritage”, cette 13e édition des rencontres de Bamako veut mettre le dialogue culturel au centre d’un pays meurtri par les attaques et les conflits djihadistes depuis tant d’années.

Après deux ans d’arrêt à cause de la pandémie de Covid-19, les rencontres de Bamako reviennent en force alors que le pays est sous les directives de la junte après les coups militaires de 2020 et 2021. “On ne peut pas ignorer les difficultés dans lesquelles nous sommes même en tenant à faire cette Biennale parce qu’elle est importante pour nous, pour l’Afrique. Il faudrait aussi que cette Biennale fasse du lien, lien social, lien économique et lien politique”, a souhaité M. Diallo.

Selon les organisateurs, les rencontres n’ont pas encore réussi à séduire le public local. “Nous sommes dans un pays où beaucoup de gens sont dans une économie de survie. (Mais) il ne faut pas laisser tomber, un public se conquiert sur le très long terme”, a dit Samuel Sidibé, ancien délégué général de ce rendez-vous, lors de la dernière édition. Et les sanctions imposées au pays par la CEDEAO, ainsi que les tensions avec la France ne vont certainement favoriser le changement, mais les organisateurs gardent espoir.

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