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Kémi Seba donne de la voix après la publication d’une enquête sur ses liens avec Wagner

French anti-colonial activist Kemi Seba addresses a press conference on June 26, 2020 in Paris. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le militant panafricaniste franco-béninois Kemi Seba a répondu à une enquête journalistique publiée dans Jeune Afrique sur le financement de ses activités politiques par le groupe russe Wagner, notamment des campagnes contre la politique de l’État français. Sur son compte Twitter, Kemi Seba dénigre ce qu’il nomme « la françafrique médiatique » et défend sa stratégie de partenariats.

Dans une vidéo de dix-huit minutes, un entretien au média Limit diffusé ce dimanche, Kemi Seba se moque d’une campagne « de prétendues salissures médiatiques » et cite l’ancien président sud-africain Nelson Mandela : « Les ennemis des Occidentaux ne sont pas nos ennemis. »

L’enquête de Jeune Afrique, sur la base de documents consultés avec le quotidien allemand Die Welt, la chaîne Arte et des organisations comme « All Eyes on Wagner » a révélé le financement des activités de Kemi Seba par les équipes d’Evgueni Prigojine. Avec notamment un montant : 440 000 dollars versés entre octobre 2018 et juillet 2019.

Interrogé sur ce point, Kemi Seba remonte à sa campagne contre le franc CFA, en 2016 et 2017. Une campagne qui, dit-il, a attiré ceux qu’il nomme des « alliés géopolitiques » : « On a demandé que ce soit aux Iraniens, aux Cubains ou aux Russes [il évoque aussi le Hezbollah du Liban, NDLR]. On leur a dit : on a besoin de ça pour des actions de mobilisation, on a besoin de ça pour les déplacements. On a une délégation de dix à quinze personnes qui se déplacent partout dans le monde, le bureau central de notre ONG [Urgences panafricanistes, NDLR]. On a besoin de tel, tel, tel moyen. Les 400 000 dollars qu’ils disent, c’est insultant pour nous, car en réalité, on a besoin de beaucoup plus. »

« Nous sommes souverains », poursuit-il. « Nos alliances sont temporaires, géostratégiques », dit Kemi Seba. « Elles nous permettent de faire reculer nos ennemis et nous sommes en train de réussir. »  Pour conclure, il cite Sékou Touré, premier président de la Guinée : « Être diabolisé par ses ennemis, c’est quelque part une médaille que l’on vous offre. »

Selon Kemi Seba, la fin du partenariat avec Prigojine arrive quand ce dernier lui demande de passer aux actions violentes. Il explique avoir repris langue avec Moscou depuis, via, cette fois, Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères chargé des affaires africaines.

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