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Salon du livre africain : la rencontre afro du livre à Paris

La deuxième édition du salon du livre africain à Paris s’est clôturée ce 19 mars avec une soixantaine d’éditeurs et des centaines d’auteurs africains. Le salon était l’occasion de dresser un état des lieux de la littérature africaine dans son expression francophone pour aborder des questions de l’heure à travers une fiction bien ancrée dans le réel. C’est le plus grand rendez-vous du genre dans l’hexagone. Des auteurs comme Yasmina Kadhra, Souleymane Bachir Diagne, Djaïli, Amadou Amal, Nimrod, Fawzia Zouari et Eugène Ebodé, ont participé à la rencontre.

L’écrivain congolais Godefroy Mwanabwato aborde dans ‘Ainsi sont faites les lianes’, la situation dans l’Est de son pays natal, la RDC. “J’estime qu’avec le roman, on prend une certaine distance d’avec les faits, tellement les événements que le Congo a connus depuis son accession à l’indépendance et jusqu’à maintenant avec toute cette instabilité à sa partie Est sont des faits difficiles à transcrire. Le recours à la fiction crée une distance et c’est thérapeutique tant pour moi en tant qu’auteur que pour le lecteur qui vit en RDC”, a-t-il expliqué.

C’est également le cas de l’écrivaine Djaïli Amadou Amal, qui signe son quatrième roman ‘Cœur du Sahel’ dans lequel elle revient sur sa vie en tant que femme. “Rien ne me prédestinait évidemment à être écrivaine et à être ici à faire des dédicaces et à rencontrer des gens. J’étais censée être une bonne femme au foyer, qui se conforme à ce que la société attend d’elle, une femme qui s’est mariée à 17 ans dans un cas de mariage forcé. Le fait de pouvoir en parler, le fait de pouvoir l’écrire, de pouvoir en discuter et de faire en sorte que les choses avancent… Alors oui, je considère que j’ai de la chance et j’espère que toutes les petites filles auront de la chance pour pouvoir réaliser leurs rêves”, a-t-elle dit.

Le salon du livre africain, la rencontre qui fait la part belle à la littérature du continent, c’est aussi des bandes dessinées. Junior Beckley, auteur de la BD ‘Muntu Warriors’ a été une des grandes attractions de l’événement. “L’idée de Muntu Warriors, c’est non seulement la représentation, mais aussi la découverte. Car dans la culture africaine, il y a énormément de légendes, de contes, de coutumes et d’histoires à raconter, et j’aimerais -en tant qu’ancien concepteur de jeux vidéo-, utiliser toutes mes connaissances et toute mon expérience afin de la mettre en lumière et de permettre à toutes les générations de toutes les ethnies, de découvrir les codes et les mœurs de la culture africaine”, a-t-il affirmé.

Le salon a également rendu hommage cette année au cinéaste Ousmane Sembène. L’homme de lette et de culture aurait eu 100 ans cette année.

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