Flash International

Interdiction aux Libyennes de voyager sans tuteur : Des experts de l’ONU dénoncent une politique « discriminatoire »

View of Tripoli main square, Libya

Un groupe d’experts indépendants de l’ONU a exprimé jeudi 20 juillet sa « profonde préoccupation » face à une « politique discriminatoire » émise par le gouvernement libyen d’unité nationale (GNU) qui empêche les femmes et les filles de voyager à l’étranger sans tuteur masculin.

En vertu de la politique, toutes les femmes et les filles sont tenues de remplir un formulaire détaillé fournissant des informations personnelles, les raisons et les antécédents de voyage sans tuteur masculin. Ceux qui refusent de remplir ou de soumettre le formulaire se voient refuser la sortie.

« Non seulement cette politique est discriminatoire, mais elle restreint également la liberté de mouvement des femmes et des filles, y compris les étudiantes qui quittent le pays pour étudier à l’étranger », ont déclaré les experts dans un communiqué.

Les experts ont par ailleurs exprimé leur profonde préoccupation quant à l’impact négatif de la procédure discriminatoire sur les droits et libertés fondamentaux des femmes et des filles « en contradiction avec les obligations internationales et nationales de la Libye en matière de non-discrimination, d’égalité et de droit à la vie privée ».

Ils se disent également préoccupés par les tentatives signalées par l’Agence libyenne de sécurité intérieure (ISA) d’intimider les défenseurs des droits humains, y compris les femmes, qui se sont prononcés contre ces politiques.

Les experts ont ainsi exhorté les autorités à retirer cette exigence « discriminatoire » et à empêcher toute intimidation, harcèlement et agression contre les femmes et les défenseurs des droits humains qui ont protesté contre cette politique. « La restriction marque une nouvelle érosion des droits des femmes et des filles en Libye et envoie un mauvais signal », ont-ils déclaré. « L’égalité et la dignité des femmes doivent être garanties.

A noter que les experts qui ont publié la déclaration ont été nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève. Ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Commentaires

Cliquez ici pour publier un commentaire

error: Content is protected !!