Ce samedi 18 février a marqué la passation de charge entre président sortant et entrant de l’Union Africaine. Le président sénégalais Macky Sall a passé le témoin à son homologue comorien Azali Assoumani. À la tribune de la présidence de l’Union, ce dernier a d’ailleurs souligné le caractère « historique » qu’a constitué le choix de mettre à la tête de l’organisation africaine le président d’un petit pays de moins d’un million d’habitants, au moment où le continent fait face à de nombreux défis, même si le président Azali Assoumani n’a pas caché sa joie.
Le choix porté sur Azali Assoumani est paradoxal double égard en ce sens que plusieurs pays du continent font face au changement anticonstitutionnel de gouvernement. En effet, le président comorien a un passé de putschiste qui, probablement, ne le mettrait pas à l’aise à appliquer l’intolérance que prône l’union vis-à-vis des régimes inconstitutionnels.
En effet, le colonel Azali avait pris le pouvoir après avoir renversé le président par intérim Tadjidine ben Saïd Massounde. Les militaires avaient expliqué leur intervention dans la vie politique pour des raisons d’intégrité territoriale puisque le président Massounde négociait avec les représentants de l’île d’Anjouan, une des quatre îles qui forment l’union des Comores, une autonomie plus grande, voire l’indépendance.
Défis majeurs pour le chef d’un petit État
À 64 ans, le président comorien préside aux destinées du continent africain. Malgré la petite taille de son pays (moins d’un million d’habitants) et son poids diplomatique très limité, Azali Assoumani devra faire face aux nombreux défis qu’il a hérité de son prédécesseur.
Les défis prioritaires, et pas des moindres, sont ceux de l’enracinement des principes démocratiques, les crises sécuritaires et la lutte contre le terrorisme, la résolution de la crise humanitaire qui affecte ou menace plusieurs pays du continent, la surenchère et l’inflation que provoque la guerre en Ukraine, la conduite à bon port du projet de l’admission de l’UA au G20 en Inde l’agro-industrie, du climat.
Opérationnaliser la Zone de libre-échange continentale africaine, projet à multiples facettes est un autre défi vieux de dix ans qui peine à se réaliser. Le problème de convertibilité des monnaies des pays membres et de leadership entre les dirigeants sont autant de goulots d’étranglement pour lesquels le poids du leadership du dirigeant comorien restera bas.
Dans l’histoire de l’Union Africaine, c’est la première fois qu’un État insulaire prend les commandes de l’institution. Seule la réussite de ce mandat annuel pourra justifier la confiance que ses pairs ont placé en lui.
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