A la une International

En RDC, au moins 48 civils tués lors de la répression d’une manifestation anti-ONU à Goma

Au moins quarante-huit civils et un policier ont été tués mercredi 30 août à Goma, en république démocratique du Congo dans une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre l’ONU, selon des sources locales et d’après un rapport de l’armée. Dans ce document interne des Forces armées congolaises (FARDC) et authentifié par des sources militaires et du renseignement, le bilan de l’opération de mercredi s’élève à «48 morts» et «75 blessés» côté manifestants, ainsi qu’un policier tué.

Le document précise que «quelques armes blanches (ont été) saisies» et que 168 personnes ont été arrêtées «parmi (lesquelles) le gourou» Efraimu Bisimwa, de la secte «Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations», organisateur de la manifestation. Le bilan officiel précédent, donné mercredi par le porte-parole de l’armée à Goma le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, s’établissait à six manifestants tués et un policier «lapidé à mort».

Dans un communiqué publié tard dans la soirée, le gouvernement de Kinshasa a avancé un bilan de « 43 décès, 56 blessés (et) 158 personnes appréhendées, y compris le leader de la secte ». Il a affirmé soutenir « l’enquête ouverte auprès de l’auditorat militaire […] pour que les responsabilités soient dégagées et que les coupables puissent répondre de leurs actes devant la justice ». 

Dans deux vidéos filmées dans un quartier de Goma et largement partagées sur les réseaux sociaux, on aperçoit des militaires portant la tenue d’une unité d’élite jeter une dizaine de corps sans vie à l’arrière d’un véhicule militaire. Certains cadavres sanglants sont trainés au sol.  

« Le nombre des victimes du carnage mené par l’armée contre des civils non armés demandant le départ de la Monusco (mission de l’ONU en RDC) hier (mercredi) à Goma avoisine la cinquantaine », avait déclaré plus tôt la Lutte pour le changement (Lucha), un mouvement pro-démocratie né à Goma et très actif en RDC. 

La manifestation, qui avait été interdite par la mairie de Goma, avait été initiée fin août par une secte mêlant rites chrétiens et animistes, baptisée Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations. Elle s’inscrit dans une série d’attaques et de manifestations contre la mission de l’ONU en RDC, accusée d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.

En juillet 2022, dans plusieurs villes des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la Monusco. Selon les autorités, 36 personnes, dont quatre casques bleus, avaient été tuées.

error: Content is protected !!